L'Observatoire des coûts de touchée 2020
Economie / gestionL’édition 2020 de l’Observatoire des coûts de touchée a été publiée sur le site du Ministère des transports. Défini dans la « Stratégie nationale du transport aérien 2025 », l’objectif de l’Observatoire français des coûts de touchée est de présenter chaque année un benchmark des coûts de touchée en Europe.
En comparant les coûts de touchée (« l’ensemble des prestations facturées sous forme de taxes ou de redevances, à une compagnie aérienne pour effectuer l’atterrissage, la circulation au sol, la stationnement et le décollage de l’aéronef, le débarquement et l’embarquement des passagers ») sur un panel d’aéroports, l’observatoire des coûts de touchée permet d’apprécier les facteurs de leur compétitivité d’un point de vue économique et d’apprécier le positionnement concurrentiel des aéroports français métropolitains par rapport à leurs homologues européens.
Le panel retenu est constitué de 121 aéroports européens de plus de 200 000 passagers annuels et représentant 20 pays. Cette première édition concerne l’année 2019 et offre une analyse concurrentielle dans un contexte précédant la crise sanitaire. De plus, les aéroports du panel sont classés selon 6 catégories :
- Aéroport de type « hub »,
- Aéroport de type « national »,
- Aéroport de type « bas coûts »,
- Aéroport de type « régional »,
- Aéroport de type « proximité de plus de 1 million de passagers »,
- Aéroport de type « proximité de moins de 1 million de passagers » (et plus de 200 000 passagers annuels).
Cet observatoire permet de dessiner une position concurrentielle nuancée pour les aéroports français. L’Observatoire analyse le segment de marché le plus concurrentiel en Europe, les vols effectués en avion monocouloir de type A320 et opérés par les compagnies bas-coûts. Le coût de touchée complet par passager s’établit en 2019 à 31.7€ pour l’ensemble des aéroports du panel européen et 30.1€ pour les aéroports français qui affichent donc une position compétitive « intermédiaire » au sein du panel européen. En haut du classement européen, on retrouve le Royaume-Uni avec un coût de touchée le plus élevé (43.5€). Le Portugal possède le coût de touchée le plus faible (18.8€).
La compétitivité des aéroports français doit être appréhendée plus finement par catégorie d’aéroports. La catégorie d’aéroports français présentant le meilleur positionnement concurrentiel est celle des aéroports de type « régional » (Bordeaux, Lyon, Nantes, …). Les aéroports de proximité (+/- 1 million de passagers), dont certains sont très dépendants du trafic généré par les compagnies low-cost, présentent des coûts relativement compétitifs mais toujours supérieurs aux aéroports des pays du Sud de l’Europe, leurs principaux concurrents pour attirer les flux touristiques.
La France est le seul pays dans lequel la part des taxes gouvernementales (55%) est le mode de facturation majoritaire du coût de touchée complet, en raison notamment du financement des coûts de sûreté (et de sécurité) par la taxe d’aéroport plutôt que par une redevance. La combinaison des taxes à tarifs harmonisés (TAC, TS, majoration TAP) correspond à 21.9% du coût de touchée moyen pondéré des aéroports français. Neuf pays, dont l’Irlande et les Pays-Bas, n’affichent, à la date considérée, aucune taxe gouvernementale.
Sur la période 2013-2019, les coûts de touchée ont diminué en France (-1.1%), alors qu’au niveau européen, ils ont augmenté de 3.1%, mais les évolutions de coûts peuvent être différentes selon les pays. Par exemple, l’Allemagne, la Belgique et l’Italie affichent une hausse des coûts supérieure à +5%, tandis que l’Autriche, l’Espagne et le Royaume-Uni affichent une baisse des coûts de touchée comprise entre 0 et -5%.